Une information, pour être accessible sur Internet, doit être rendue disponible, être hébergée sur un ordinateur. On appelle serveurs les ordinateurs de ce type. Ils sont généralement allumés en permanence. Par opposition, les clients sont des ordinateurs qui accèdent aux informations. Mon ordinateur portable est, la plupart du temps, un client. Un même ordinateur peut très bien jouer les deux rôles en même temps, mais passons.
Les gens qui s’occupent d’un serveur s’appellent ses roots, ses admins (administrateurs). Le contenu de ta boîte mail est hébergé par un serveur ; le site web http://rebellyon.info/ aussi. Les roots ont énormément de pouvoir sur ces informations, et donc de responsabilités.
« Sur quel serveur ma boîte mail est-elle hébergée ? Qui peut la supprimer du jour au lendemain ? Qui peut lire les emails que je reçois ? Qui sait d’où je consulte ma boîte mail ? Qui peut transmettre tout ça à… qui bon lui semble ? Quel serveur héberge mon site web d’information préféré ? Qui peut à loisir le faire disparaître d’Internet, ou y ajouter de la pub ? Qui peut savoir d’où a été publié tel article ? Ces informations identifiantes sont-elles enregistrées sur un disque dur qui pourrait être examiné lors d’une enquête policière ? »
Quand on se pose ces questions, il apparaît rapidement que les réponses ne sont pas uniquement techniques, et ne peuvent être entièrement laissées entre des mains au mieux indifférentes, au pire ennemi. Il s’agit donc de les prendre à bras-le-corps, et quand on s’y colle, c’est évidemment avec nos bonnes vieilles habitudes d’organisation collective, qui ne manqueront pas d’être travaillées au passage. Comment partager les connaissances comme le temps passé à maintenir les systèmes ? Comment transmettre ? Comment éviter de tomber dans une spécialisation à outrance, avec tous les problèmes que ça pose en termes de pouvoir et de responsabilités ? Peut-on vraiment être autonome, ou moins aliéné, et sous quelles conditions ?
Autant de questions, autant de problèmes à résoudre, qu’on essaiera de se poser ensemble – il n’y a pas de raisons que le domaine de l’informatique fonctionne différemment du reste de l’existence.
Pas vrai ?