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novembre 2001 – Le volet informatique de la Loi sur la sécurité quotidienne (LSQ) met Internet sous surveillance : les fournisseurs d’accès doivent désormais conserver des journaux de connexion.
fin 2001 – Naissance de pRiNT.
2002 – La Loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (LOPSI), entérinée début 2003 par la Loi pour la sécurité intérieure (LSI), facilite le fichage policier… au point que (diantre !) la CNIL s’en inquiète. La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) est une « autorité » chargée de veiller à ce que l’informatique soit au service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni aux bébés phoques, etc.
Mode d’emploi pour faire passer une loi de flicage technologique : écrire la loi comme on l’entend, puis user de créativité pour ajouter quelques articles vraiment très très abusifs ; la CNIL, ravie qu’on lui demande son avis, et se faisant une joie d’être utile, froncera vigoureusement les sourcils à la lecture de ces articles, qui seront donc retirés de la version finale de la loi… et le reste passera comme une lettre à la poste.
décembre 2002 – zelig.rc2, une semaine de rencontres autour de l’informatique, avec pour thèmes « résistance électronique », « cyberfeminism is an attitude » et « communication alternative » ; le texte d’invitation affirme que « l’information veut être libre, parce qu’elle ne peut être soumise ni aux diktats marchands, ni aux injonctions policières ».
2004 – La Loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) est adoptée : les hébergeurs Internet sont désormais tenus responsables du contenu qu’ils hébergent, s’ils ne le censurent pas après avoir été mis au courant de son caractère illégal.
2004 – Sauvetage in extremis de Globenet (et donc de No-log), qui est repris par des bénévoles.
2004 – Saisie d’ahimsa, un serveur d’Indymedia.
2004 – Les serveurs autonomes francophones commencent à fleurir.
2005 – Nocturnes des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre.
2006 – La Loi relative à la lutte contre le terrorisme précise les obligations des opérateurs télécoms, fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et cybercafés en matière de conservation de journaux de connexion.
2006 – La Loi sur les Droits d’Auteur et les Droits Voisins dans la Société de l’Information (DADVSI) s’attaque à l’échange sur Internet de fichiers soumis au droit d’auteur. Dans un contexte tendu (lutte victorieuse contre le CPE), les libristes sont au centre d’une vaste mobilisation contre le projet de loi. Pour finir, cette fois, c’est le Conseil Constitutionnel qui en censure plusieurs passages.
2007 – Fondation du /tmp/lab, un hackerspace à Vitry-sur-Seine.
Décembre 2007 – Occupation de la CNIL par une centaine de personnes qui prononcent formellement sa dissolution. Ils passeront quelques heures dans les locaux de l’institution avant d’en être expulsés, le temps notamment de faire circuler un texte qui expose leurs motifs : « Depuis sa création en 1978, la CNIL n’a cessé de faciliter et de légitimer l’exploitation numérique de nos vies. Main dans la main avec les gouvernements et les industriels, elle a concrètement travaillé à ce que l’inacceptable semble acceptable, en réduisant la liberté au contrôle des flux informatiques. Sa mission a consisté à endormir toute critique et toute révolte, en jugeant à notre place et en notre nom de ce qui pouvait porter le nom de liberté […]. [Elle] ne mérite ni moyens ni compétences supplémentaires, mais sa dissolution pure et simple. »
2008 – Création de La Quadrature du Net (LQDN).
2008 – Amesys, une filiale de la société française Bull, livre à Kadhafi un système qui met sur écoute l’Internet libyen.
2009-2010 – Les hackerspaces fleurissent en France.
2009 – La loi HADOPI et son complément HADOPI2 font suite à la DADVSI : l’État tente de s’organiser pour punir le téléchargement illégal de fichiers de pair à pair (peer-to-peer). La CNIL émet un avis défavorable. Une large contestation de ces lois a débuté dès 2007, prolongeant celle contre DADVSI ; FDN et La Quadrature du Net y sont très visibles.
août 2009 – Première version publique d’amnesia, qui fusionnera en avril 2010 avec Incognito pour donner Tails.
avril 2010 – Parution du premier tome du Guide d’autodéfense numérique.
décembre 2010 : sabotage des sites de MasterCard et Visa par les Anonymous en soutien à Wikileaks.
2011 – Des gouvernements contestés, en Égypte et en Libye, bloquent l’accès à Internet. FDN et Telecomix, entre autres, mettent en place des moyens alternatifs de connexion.
2009-2011 – La Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI2), du côté d’Internet, autorise la police à pirater nos ordinateurs, et oblige les FAI à mettre en place des systèmes de censure d’Internet, en commençant – ça va de soi – par les contenus pédopornographiques. La liste noire des sites à bloquer ne sera pas rendue publique. Par ailleurs, le fichage et les écoutes téléphoniques sont facilités. La CNIL s’inquiète, le Conseil Constitutionnel en censure treize articles.
2011 – Les Indignados, en Espagne, utilisent intensivement Internet et les réseaux sociaux pour se coordonner. Les idées de démocratie directe via Internet se répandent.
2012 – Dans la lignée des rencontres « Estive Numérique » (2010), et dans la mouvance des hackerspaces, le festival « hack & DIY » à Pado Loup propose des « ateliers autour du développement et de la démocratisation des savoir-faire technologiques, et de leurs applications dans un cadre rural et autonome ».
2012 – Invité à prononcer la conférence inaugurale d’un des plus importants rassemblements internationaux de développeurs de logiciels libres, un des programmeurs de Tor se fait applaudir en plein milieu de son discours en déclarant, grosso modo, qu’à chaque ligne de code source qu’illes écrivent, illes choisissent un côté de la barricade.